Se sentir en sécurité en soi : mon chemin pour apaiser mes peurs

Femme assise en méditation dans un environnement naturel, entourée de lumière douce et de verdure.

Ces derniers temps, je me suis souvent posé cette question : c’est quoi concrètement la sécurité intérieure ? Comment peut-on se sentir protégé, ancré, tranquille… quand le monde extérieur semble incertain, changeant, parfois menaçant ?

Pour moi, ce questionnement est né d’une peur précise : la peur du manque. Pas seulement matérielle, mais émotionnelle, existentielle. Elle se glisse dans mon corps comme un frisson froid le long de ma colonne, un poids sur ma poitrine, un rythme accéléré dans mes mains. Elle se loge dans mon esprit sous forme de pensées répétitives : « Et si je n’avais pas assez ? Et si je perdais ce que j’ai ? ». Cette peur me fatigue, me rend nerveuse, mais elle m’apprend aussi à observer ce qui se joue en moi.

Au fil du temps, j’ai constaté à quel point elle peut occuper l’espace mental et émotionnel. Et pourtant, c’est grâce à elle que je commence à comprendre ce que signifie se sentir en sécurité en soi.

Ici, j’ai envie de partager ce chemin sur lequel je me trouve, ce processus transformateur que je traverse. Ce texte ne contient aucune vérité, seulement mon expérience, mes compréhensions et mes observations.

La sécurité intérieure : plus qu’un état

Pour moi, la sécurité intérieure n’est pas un état permanent, ni l’absence de peur. Ce n’est pas un refuge magique qui nous met à l’abri de l’incertitude de la vie. C’est un chemin que je découvre chaque jour, une pratique de retour à soi. C’est sentir mes ressources, percevoir mes limites, reconnaître la peur sans me laisser submerger par elle.

Chaque jour est différent. Parfois, la peur est douce, presque silencieuse, comme une brume légère qui effleure mon esprit. D’autres jours, elle surgit avec force. Elle m’entraîne dans des boucles de pensées, crispe mes épaules, serre ma mâchoire, et me fait retenir ma respiration sans m’en rendre compte.

Au début, elle semblait envahissante, incontrôlable. Je me sentais impuissante, comme si la peur contrôlait tout. Mais peu à peu, j’ai appris à la regarder, à l’accueillir, à écouter ce qu’elle a à me dire. Elle a alors cessé d’être une ennemie pour devenir une messagère. Elle m’indique où poser mon attention, où revenir à moi-même, où respirer profondément. Parfois, elle reste présente, mais elle prend moins de place. Et chaque souffle conscient me permet de m’ancrer, malgré son passage.

Apprendre à me sentir en sécurité en moi-même, c’est constater que la peur peut coexister avec ma présence, sans tout envahir.

Les gestes qui créent un refuge

Dans mon expérience, cette sécurité se bâtit à travers des gestes simples, mais puissants, que je répète presque chaque jour :

  • Sentir mon corps : poser mes pieds à plat sur le sol. Sentir la gravité me traverser, le contact du parquet ou de la terre sous mes pieds. Percevoir mon souffle dans mes poumons, parfois jusque dans mon ventre, comme un courant chaud et vivant qui m’ancre. Ressentir la chaleur que dégagent mes mains. Poser mon attention sur chaque partie de mon corps.
  • Observer mes pensées et mes émotions : Nommer l’anxiété. Sentir où elle se loge (dans ma gorge, mon cœur, mes épaules, ma poitrine). Respirer doucement à travers elle, sans chercher à la faire disparaître. Observer mes déclencheurs sans me juger, avec compassion pour moi-même.
  • Ecrire ce qui me traverse : Noter les sensations que je ressens, objectivement, sans les analyser. Ecrire tout ce qui me traverse l’esprit à cet instant.
  • Créer un espace intérieur : Fermer les yeux et imaginer une lumière douce qui m’enveloppe. Visualiser un espace protecteur, dans lequel je me sens en sécurité (pour moi c’est une clairière avec un grand chêne). Ressentir une présence bienveillante en moi, qui reste stable même quand tout tremble autour de moi, comme un point fixe dans le tumulte.
  • Poser des repères : Noter ce qui me soutient, ce qui m’apporte du calme, mes petites victoires. Même un simple moment de respiration consciente devient un repère que je peux retrouver quand la peur revient.

Chaque souffle, chaque retour à moi-même est une pierre posée pour bâtir ce refuge. La peur est toujours là, elle n’a pas disparu, mais elle prend moins de place. Elle devient moins directive, moins oppressante, moins envahissante. Elle me parle plutôt qu’elle ne me submerge.

Un chemin riche d’enseignements

Je ne sais pas si cette peur disparaîtra complètement. Je ne sais pas si je parviendrai un jour à développer une sécurité intérieure totale, complètement indépendante de ce qui vient de l’extérieur. Mais ce que je constate déjà, c’est la richesse de ce chemin.

Chaque moment d’attention, chaque respiration, chaque retour à mon corps m’apprend quelque chose sur ma force, ma vulnérabilité, ma capacité à traverser la vie malgré l’incertitude. Et peut-être que le plus grand cadeau de cette peur n’est pas de disparaître, mais de m’inviter à regarder en moi et à découvrir ma profondeur, ma présence.

Se sentir en sécurité en soi n’est pas une destination. C’est un chemin vivant, avec ses hauts et ses bas, ses tempêtes et ses calmes. Et chaque instant sur ce chemin est déjà une forme de sécurité. Cette sécurité qui ne dépend de rien ni de personne. Seulement de ma capacité à revenir à moi-même, encore et encore, à sentir la vie circuler en moi, à accueillir chaque part de moi.

C’est un voyage qui nous montre que la sécurité ne se trouve pas à l’extérieur, mais dans notre capacité à revenir sans cesse à soi, à sentir le souffle, la vie et la présence qui circulent en nous.